Notre territoire est marqué par l’histoire médiévale, avec notamment le développement de l’architecture romane. L’art gothique pourtant florissant, n’a pas pu l’occulter. Les édifices (églises, bastides, châteaux féodaux,…) mélangent les deux styles avec succès.
Saint-Georges est riche de vestiges historiques : l’église et l’ancien presbytère, l’oratoire, un sarcophage et un pont. 

L'église, monument historique

Bâtie sur les bords du Viaur par les moines de St-Victor de Marseille, l’église fortifiée de Saint-Georges (XI-XIIème siècle) ressemble à un château féodal avec son plan rectangulaire, ses créneaux et ses quatre tourelles rondes. Elle a été rehaussée d’un grenier servant à la fois de réserve et de refuge. On lui a attribué une fonction défensive, premier rempart avant d’arriver au château de Camboulas situé au bord de cette même rivière.

 

Le Tympan du Christ

Le porche de l’Eglise est orné d’un tympan représentant le Christ. Il provient de la première cathédrale de Rodez qui s’est écroulée en 1276.

Ce christ représenté avec la main droite levée et avec la main gauche abaissée rappelle celui du tympan de conques, à la fois juge et roi. Ce geste exprime avec la main droite, à la fois une bonne intention envers autrui, l’absence de crainte ou encore de la protection, la bienveillance et la paix, et désigne avec la main gauche l’Enfer aux damnés.

D’un point de vue biblique, ce geste est souvent repris dans les représentations de l’Ascension. C’est le cas de l’Ascension représentée sur les tombeaux de la crypte de Saint-Victor de Marseille, datant du IIIe siècle. Le Christ y apparaît s’élevant dans les nuées, bras droit tendu vers le ciel, comme tiré par le Père, bras gauche dirigé vers la terre en signe d’adieu.

Christ de Conques
Christ de Camboulas

Les inscriptions à droite du christ « Ad regnum venite vas agmina sancta » signifie « venez au royaume, vous, troupe sainte ». A gauche en descendant, on peut lire : « Ad Imas digni quibus estis abite eternali igni », à savoir «  Aux gouffres dont vous êtes dignes allez au feu éternel ». Sur le bandeau inférieur, avec ce texte « S p p amn plebe fidele sic pensabuntur b..seu mali », on peut traduire « Ainsi seront séparés ceux qui font le mal du peuple fidèle, ainsi seront pesés les bons et les mauvais. Par ces paroles et avec sa main, le Christ accueille les élus et désigne l’enfer aux réprouvés ».

Les légendes de l'église de St-Georges de Camboulas

Nous citerons deux légendes qui nous sont parvenues :

« Sur un rocher, au bas de l’église, se trouve trois marques des sabots du cheval de St Georges. Ce dernier, poursuivi par un dragon et voulant secourir une bergère, s’élança à travers les gorges du Viaur, laissant trois traces de sabot de son cheval sur le rocher. Le 4ème aurait malencontreusement atterri sur la bergère qui y laissa la vie. »

« Une autre légende erre sur le site et son clocher : pendant la révolution française, afin d’éviter la réquisition des cloches de l’église, le village simula un incendie dans l’église et les cloches furent démontées. Malheureusement, l’homme chargé de les cacher, mourut en emportant le secret et les cloches ne furent jamais retrouvées. On dit que la nuit on peut les entendre, et qu’à Noël, si l’on puise de l’eau pendant qu’elles tintent, l’eau devient miraculeuse. »

Le sarcophage

Datant du VIIIème siècle, un sarcophage médiéval creusé dans la roche est situé au nord de l'église fortifiée de Saint-Georges de Camboulas. Il se caractérise par une entaille profonde, avec un emplacement pour la tête. Il s'agissait certainement du tombeau prévu pour un adulte. Il semblerait qu'il n'ait jamais servi en raison de sa non-conformité. Il aurait eu la fonction de réserve d'eau dans laquelle on lavait les corps des enfants.

Sarcophage, à St-Georges de Camboulas

L'oratoire

Situé juste avant l'église, ce petit monument  se caractérise par ses colonnes à chapiteaux armoriés : un mors de bride (emblème au centre du blason de la ville de Pont-de-Salars) et trois fleurons en chef. Cet oratoire a été construit par Etienne Bessière, maçon à Rodez, en 1545, pour Raymond Fredaud, chanoine ouvrier de la cathédrale de Rodez dont on retrouve les armoiries sur les chapiteaux.

Situé hors d'un cimetière, cet oratoire servait à la procession. Ces édifices furent façonnés différemment selon la région d'implantation : dans un monolithe, avec des briques, ou des pierres locales. L'origine de leurs sites d'implantation était généralement païenne. Il permettait aux paysans isolés de venir se recueillir, de prier, sans pour autant se rendre à l'église. Plus qu'un lieu de culte, l'oratoire constitue davantage un remerciement, une offrande et  l'espoir de la protection du saint.

Oratoire

Le pont

Construit en 1872 avec la pierre extraite sur place, le pont piétonnier de Saint-Georges de Camboulas a remplacé un ancien pont emporté par les crues. Il a toujours conservé sa vocation de pont piétonnier. Le sentier dallé qui grimpe jusqu'à l'église ne servait qu'aux paroissiens qui se rendaient aux offices et enterrements.

Pont à St-Georges-de-Camboulas

L'église du Poujol à Camboulas

L'église de Notre-dame du Poujol a été confirmée par le pape Grégoire VII à Saint-Victor de Marseille (1079). Elle dépendait sans doute, auparavant de Saint Amans de Rodez. Ce bel édifice comprend un chevet pentagonal, deux absidioles et un clocher-peigne sur l'arc triomphal. La coupole repose sur des ogives primitives ; l'église renferme une piéta du XVe siècle repeinte.

Eglise du Poujol